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Chasser avec les Hadzabe

Dernière mise à jour : 21 juil. 2023


Vous les rencontrerez près du Lac Eyasi, après des kilomètres de piste inextricables. Les Hadzabe, sous groupe ethnique des Bushmen, n'ont gardé avec leurs homonymes du Kalahari qu'un mode de vie ancestral et quelques clics de langues. Ils sont chasseurs, pêcheurs, cueilleurs et refusent la vie moderne, l'intégration dans la société tanzanienne et la scolarisation.



Ils sont les ombres furtives de la savane épineuse. Ils s'y meuvent avec une aisance déconcertante, et ici la végétation est hostile en tous lieux. Tout en esquivant les branches cruelles des acacias à épines crochues, jaugeant les arbustes qui retiennent et déchirent, ils mettent en éveil tous leurs sens pour traquer la proie petite, moyenne ou grande qui fournira pitance au village. Leur vue transperce les buissons et déjouent le mimétisme. Ils écoutent et reconnaissent les pas furtifs, les galops. Ils hument sans erreur d'identification les odeurs laissées par les mammifères.


Leurs flèches tirées à l'instinct à partir d'arcs basiques mais puissants, cueillent l'oiseau en vol, la mangouste, le porc épic en course et font crouler les grandes antilopes sous l'effet du poison (composé avec la sève des roses du désert). Ce poison affecte uniquement le système circulatoire de l'animal sans importer quelque toxicité dans le précieux revenu carné.


Chasser avec les Hadzabe est une expérience qui vous replonge quelques siècles en arrière, aux temps des chasseurs-pêcheurs-cueilleurs. Ils vivent en symbiose totale avec la nature, prélèvent intelligemment au jour le jour le gibier dont ils ont besoin, sans gaspillage aucun.



Si vous souhaitez un jour partager avec eux l'aventure du grand gibier, alors il vous faudra une grande condition physique et avoir pris avant un petit déjeuner énergétique. Ces petits bonhommes se contenteront d'un petit morceau de viande grillée, de baies cueillies en chemin et d'un joint de cannabis local! Vous les verrez disparaitre avec leurs chiens dans la brousse et réapparaître pour attaquer un pierrier dans une colline parce que un grand Koudou aura laissé un indice frais de son passage.


Après la chasse les lutins du Lac Eyasi vous initieront au maniement de leurs armes et à leurs danses.


Les Hadzabe vivent sous des huttes primaires faites de végétaux locaux et lorsqu'arrive la saison des pluies ils migrent vers les cavernes qui bordent le Lac Eyasi. Réfractaires à l'intégration dans la société tanzanienne, ils refusent l'école et l'aide sanitaire. Au dernier recensement ils étaient 1450 (chiffre en déclin) et ces sympathiques "bushmen", comme leurs cousins du Kalahari, doivent sous peine d'extinction, résister aux dégâts perpétrés par l'argent, l'alcoolisme, et la consanguinité.


Pour l'heure, ils demeurent les Princes de la brousse et de redoutables chasseurs qui méritent respect. Les visiteurs reviennent toujours émus des moments partagés avec les Hadzabe et... d'une certaine manière leur adaptation nous renvoie à nos incompétences pour survivre en milieu hostile.

 
 
 

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